Gino Clarus est conseiller transaction chez Century 21 Immobilier République à Décines. Il nous décrit le marché local de Décines.
Comment se porte le marché immobilier de Décines actuellement ?
Aux taux de prêts et conditions actuelles, nous avons un peu plus d’acquéreurs. Mais le marché immobilier de Décines reste malgré tout un peu compliqué.
Compliqué dans quel sens ?
Pour pouvoir fait une estimation objective sur Décines, nous ne pouvons pas nous baser sur le prix au m2 disponible sur internet. Nous nous basons plutôt sur les prix des notaires des 4 à 6 derniers mois. Décines est un marché où nous avons de l’ancien et du neuf qui tendent à énormément se mélanger. Les particuliers sont un peu perdus, car nous avons aujourd’hui du neuf à la valeur des maisons anciennes qui se vendaient l’année dernière. Avec les 290.000 euros qui étaient nécessaires pour acheter une maison l’an dernier ou il y a deux ans, vous pouvez désormais acheter du neuf. Cela devient donc très compliqué pour certains biens dans l’ancien.
Les projets d’urbanisme qui ont été lancés il y a quelques années et qui se concrétisent aujourd’hui impactent-ils le marché de Décines ?
Cela impacte beaucoup le marché de l’ancien. On ne peut pas comparer l’ancien et le neuf, car dans le neuf, on peut être déçu trois ou quatre ans après. Certains clients préfèrent donc acheter dans l’ancien. Mais comme ils entendent que le marché immobilier va mal, on vend rarement au prix. Il y a souvent des offres avec des négociations. Les acquéreurs ont la mainmise sur le marché de Décines actuellement, ce ne sont pas les vendeurs.
Le délai a-t-il augmenté ?
Si les clients nous écoutent sur le prix et ne sont pas trop gourmands, c’est vendu dans le mois. Nous avons récemment vendu une maison en deux semaines, et un appartement en une semaine et demi, parce qu’on était au prix. Mais là encore, il suffit que nous soyons un tout petit peu au-dessus du prix du marché pour que nous ayons des offres à un prix inférieur. La maison qui était à 240.000 euros a ainsi été vendue 225.000 euros, et l’appartement de 80 m2, qui était affiché à 159.000 euros, a finalement été vendu à 148.000 euros. Même si cela a été vendu assez rapidement, cela a fait l’objet de négociations.
Quel est l’état de la demande ?
C’est à peu près la même problématique. On remarque rapidement si on est au bon prix. Sur le marché de Décines, pour être sûr d’être au prix, il faut tester le marché sur Internet, mettre en ligne des annonces, et voir si nous avons des clients pour le bien. Pour cela, nous avons des statistiques sur nos comptes pros. Là nous voyons éventuellement nos clients pour éventuellement faire des avenants et de se mettre au prix du marché.
Y-a-t-il des différences entre les différents secteurs de Décines ?
Oui. Certains secteurs, comme les Malinières, le parc des Ruffinières, sont très proches du futur stade, et cela a énormément dévalorisé ces secteurs. Quand le stade sera fini, il n’est toutefois pas à exclure que la valeur de ces maisons reparte à la hausse. Pour ma part, je pense que le stade sera un plus une fois terminé. Aujourd’hui, le stade fait peur, mais à terme, Décines pourrait devenir le pôle financier de l’est lyonnais, avec des bureaux, un centre commercial, des centres d’affaires. Tout ceci va générer plus d’emplois, donc plus de locataires et, in fine, plus de demande. Ce sera donc forcément positif à terme, même si pour l’heure c’est plutôt négatif pour les prix. Nous avons des appartements à vendre dans la résidence les Malinières, qui est proche à la fois du stade et du quartier populaire de Sully. Sur l’un des appartements de cette résidence, affiché à 168.000 euros, la dernière offre se montait à 145.000 euros, alors même que ce sont des appartements qui, il y a trois ans, se vendaient 170.000 euros. Le bien a perdu plus de 20.000 euros du fait de la proximité du stade.
Quel sont les prix des appartements anciens en centre-ville ?
Dans un immeuble ancien des années 1980, un appartement de 80 m2 sans travaux, avec cuisine équipée, on sera aux alentours de 180.000 à 190.000 euros. Mais là encore, il faut prendre en compte l’état de la résidence, qui est très variable, parfois d’un côté de la rue à l’autre. J’ai l’exemple d’un appartement de 64 m2 à 129.000 euros qui ne trouve pas preneur, alors que, dans la résidence juste en face qui est un peu plus récente, avec une belle façade, un appartement de même taille coute entre 160.000 et 170.000 euros, et part très bien. De la même façon, un appartement de 83m2 avenue Jean Jaurès dans la résidence Montebello 1 s’est vendu 216.000 euros, alors que, dans le même temps, un autre appartement de 83 m2 proposé à 176.000 euros, situé à quelques dizaines de mètres, dans la résidence Montebello 2, lui ne se vend pas. Quelques petits détails peuvent jouer, comme notamment la finition de la façade. C’est en tout cas la preuve que le marché est extrêmement compliqué.